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Entretiens avec Andrea Branzi, Alessandro Mendini, Ugo La Pietra, Gianni Pettena

Série d'entretiens menés par Luisa Castiglioni dans le cadre du projet de recherche de l'ISDAT, Penser faire & Faire penser : Global Tools aujourd'hui, dirigé par Nathalie Bruyère.
Les captures video des entretiens sont disponibles sur la page du projet de recherche.

Entretien avec Andrea Branzi
« (…) le design a subi une mutation : il n’est plus l’affaire d’une élite qui s’occupe d’aménagement, mais il fait partie d’un processus fondamental pour l’économie contemporaine. (…). A contrario [de l’art, de la musique et de la littérature qui ont trouvé moyen de se renouveler dans ce contact traumatique], le design ne porte pas de trace de ces événements, parce que sa culture s’est développée de façon autoréférentielle en se perfectionnant pour garantir in fine une fin heureuse, dans une société rationnelle, fonctionnelle, esthétiquement évoluée et techniquement avancée. Dans notre société, il y a des poches dans lesquelles on continue à travailler en tant que professionnel dans ce sens. Mais il y a aussi des mouvements qui situent le design dans la culture du 21è siècle, dans une incertitude politique totale puisqu’après la faillite du socialisme, on assiste progressivement à la faillite du capitalisme qui crée un vide référentiel où la fin heureuse n’est plus garantie. (…) Et il y a aujourd’hui des mouvements qui étendent leur action en essayant d’aborder des thématiques anthropologiques telles que la mort, la vie, l’Eros, le sacré, pour refonder le projet sur des sujets dont la modernité n’a jamais parlé. »
Entretien avec Alessandro Mendini
« Il y a deux ou trois ans que l’on parle de radicalisme, c’est à dire des faits et des activités libératrices qui ont précédé l’apparition du post modernisme. (…). Selon moi, cet intérêt a le mérite de ramener l’attention de l’humanité à des faits primordiaux pour une survie élémentaire. (…). La sensation de se libérer, de s’arracher à ses repères culturels dans la recherche des éléments qui sont à l’origine de la survie a été valable à l’époque, et elle l’est encore aujourd’hui. Entre ces deux moments historiques, nous avons eu une période ou le projet a été fortement intellectualisé, nous éloignant ainsi de thématiques fondamentales telles que la vie, la mort, la douleur, la spiritualité. Je crois que dans ces dernières années, ces éléments émergent et s’imposent sans doute dans toute leur exigence, mais ils n’ont pas encore trouvé les formes d’expression souhaitables et les groupes qui les soutiennent. »
Entretien avec Ugo La Pietra
« (…) j’ai réalisé un film pour la Federlegno dont le but était de montrer la différence entre un musicien et un artisan : alors que l’on considère qu’un musicien, en jouant de la musique du XVIIIè siècle, diffuse une culture, un artisan, lui, n’est considéré que comme un faussaire en reproduisant des meubles de la même époque. »
« Dans le groupe “Superstudio”, ils s’étaient déguisés en  paysans pour effectuer des recherches sur la culture paysanne où le faire soi-même est très développé ». 

Entretien avec Gianni Pettena
« Construire, ce n’est pas la seule réalité de l’architecture, même si les revues d’architecture sont devenues des playboy pour architectes, puisqu’elles montrent les divers détails des constructions, mais négligent l’ensemble construit et ce qu’il exprime. »
« Beaucoup de radicaux se sont adaptés à la réalité du monde actuel. Aujourd’hui, il reste très peu d’architectes radicaux. Voilà ce qui est mortifère. »

Pier Vittorio Aureli, Il progetto dell’autonomia. Politica e architettura dentro e contro il capitalismo, Quodlibet, 2016. (En italien seulement).

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