Extrait de Gaetano Pesce, Cinq techniques pour le verre / L'expérience au CIRVA, Musées de Marseille - Réunion des musées nationaux, 1992 et de l'Affiche-manifeste Cassina, Salon du meuble, Milan, septembre 1987.
« L’inégalité est, je crois, la valeur la plus urgente que notre monde attende.
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De par sa nature, l’inégalité provoque constamment la compétition et, par là même, elle génère de l’énergie qui se transmet aux personnes, aux lieux et aux choses. Voilà l’intention qu’affirme cette collection non homogène : l’inégalité, tel est le point commun de ces éléments qui manifestent des intentions disparates.
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Peut-être la non homogénéité des contenus et des formes est-elle fonction du temps passé à faire le projet ? Elle témoigne des humeurs que son déroulement provoque.
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Les moments fragmentaires ou homogènes se suivent ou coexistent dans le projet : le temps qui passe, telle est son image. Ses contenus sont donc épisodiques ou minoritaires et non plus éternels.
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Le Pavillon de Barcelone* a, je crois, été conçu de cette manière : les éléments de l’architecture y ont été distingués selon leur authenticité et leur autonomie.
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Cette collection n’avance donc rien de profond ni de complexe ; ces objets ne prétendent pas indiquer de tendance future. D’ailleurs, dans notre ère atomique, cela me semble franchement impossible. Ses éléments sont autant de pièces indépendantes : des fragments qui se trouvent disloqués pour indiquer ou définir une perspective qui reste cependant peu claire.
« Tenter de savoir à quoi ressemble le magique. Tenter de comprendre à quoi ressemble le silence. »
D’une chose je suis sûr : les fragments, aujourd’hui à la portée de tous, sont prêts à être utilisés afin de définir ou de provoquer un « dessein », un récit, un sens de lecture dont le contenu est parallèle à la tradition-fonction qui reste la plus évidente et la plus explicite. »
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