Au début de 1929, Alvar Aalto gagne le concours organisé pour la conception d’un sanatorium à Paimio, dans le sud est de la Finlande.
En mars 1932, Alvar Aalto présente au Comité de construction sa proposition pour la conception intérieure du sanatorium qui sera le premier bâtiment entièrement meublé par lui et sa femme (Aino est mentionnée comme “adjointe” dans les documents officiels de la conception du sanatorium).
Cette conception intérieure concerne les meubles bien sûr mais aussi, comme l’exigent les pratiques de l’époque, tous les détails de finition et d’équipement du bâtiment : éclairage, poignées de porte, éviers, rayonnages de salle de bain, etc.
Destiné à accueillir 219 patient plus le personnel, tout y est conçu pour favoriser la guérison : lumière abondante, soleil, air pur, hygiène, couleurs gaies et harmonieuses, meubles fonctionnels.
Quelques années plus tard, en 1940, Alvar Aalto présentera dans un article les chambres du sanatorium comme des chambres expérimentales pour une architecture plus « humaine ».
Le bâtiment est divisé en différentes parties selon leurs fonctions, ce qui rappelle le bâtiment du Bauhaus de Walter Gropius, mais leur disposition sur le site est plus libre, moins rigide. La disposition de chacun de ces blocs tient compte de leur relation aux caractéristiques du site, au paysage environnant et de la très importante lumière du soleil.
Grande aile : patients (A)
bloc central : services verticaux (escaliers, ascenseur…)
Aile plus petite : salle à manger, salons, clinique (B)
Une section pour le personnel (C)
Centrale électrique (D)
Logement des médecins (E)
Logement des employés (F)
Garage (G)
Le bloc B, abritant les espaces communs (salons, clinique, salle à manger) est orienté de façon à recevoir directement les rayons du soleil.
Aalto constate que dans un sanatorium, un patient occupe son lit en moyenne 60% du temps, 100% en cas de cas très graves. Aalto a donc conçu les chambre pour des personnes alitées. Les murs sont peints d’une teinte douce pour éviter l’effet de réverbération des murs blancs, plutôt de rigueur dans les hôpitaux, le plafond est peint d’un ton plus foncé. Les éclairages artificiels sont placés de manière à ce qu’ils n’éblouissent jamais le patient. Aalto a également veillé à ce que l’acoustique soit plus agréable que dans la plupart des hôpitaux en recouvrant l’un des murs d’un isolant phonique. Une grande partie du plafond est recouvert de panneaux chauffants basse température qui associés à la ventilation des fenêtres assure une température constante en évitant les courants d’air plein de poussière.
Le sanatorium retint l’attention internationale de la critique et du public. Ce traitement médiatique international renforce la réputation d’Alvar et Aino Aalto comme architectes et designers.